L'orgue Cavaillé-Coll Notre Dame de la Croix Paris
LAucun autre travail n'a été effectué
jsuqu'en 1989 alors que sous l'impulsion du
père Dominique Aubert, le grand-orgue a
été restauré par Daniel Birouste, facteur
d'orgue à Plaisance, et inauguré par
François-Henri Houbart, organiste de la
Madeleine.
De 1979 à 1989, l'orgue ne jouait quasiment
plus, avec de longs passages complètement
muets. Avec un budget serré, il a réussi dans
la mesure de ses moyens à faire rechanter
cet instrument. Malheureusement, n'ayant
pas eu tous les soins dont il avait besoin
l'orgue est très vite retombé malade.
Aujourd'hui, soigné par le facteur d'orgues
François Delangue, l'orgue fonctionne
correctement. Mais une restauration totale
de la mécanique, des équerres, de la
soufflerie et des sommiers est nécessaire.
Sur le plan sonore, il s'agit très certainement
de l'un des plus beaux Cavaillé-Coll.
L'instrument est mondialement connu des
amateurs d'orgues et il est très courant de
recevoir des visites d'organistes et de
facteurs d'orgues étrangers qui souhaitent
le voir et l'entendre, principalement pour sa
batterie d'anches.
En effet, avec seulement 26 jeux, cet
instrument est capable de remplir l'édifice,
pourtant immense, et peu d'orgues peuvent
donner une telle puissance. Même le jeu le
plus doux est perçu clairement, et ce à
n'importe quel endroit de l'église.
L'architecture métallique de la voûte y est
peut-être pour quelque chose, du moins
dans la propagation du son. Le fait aussi que
le plancher de la tribune soit creux ajoute
aussi à la rondeur et au volume du son.
Le buffet de droite contient les tuyaux du
clavier de grand orgue, en hauteur. Dans le
soubassement se trouvent la mécanique,
une partie de la soufflerie et la machine
Barker.
Le buffet de gauche contient le récit, dont
les tuyaux sont enfermés dans une boîte.
Cette boîte est munie de volets, que l'on
ouvre ou ferme par une pédale
d'expression, à la console. Juste à côté se
trouve un grand vide qui devait contenir les
11 jeux du positif.
Au fond de la tribune se trouve la pédale,
répartie de chaque côté avec au centre le
grand soufflet principal. Les tuyaux de
pédale sont à l'air libre. Les plus grands
tuyaux (16 pieds) font à peu près 5,5 mètres
(18 pieds) de haut sur une section de 45
centimètres (1,5 pied) de large, ce qui est
assez exceptionnel comme taille.
C'est certainement un des seuls Cavaillé-Coll
à être resté dans son état d'origine, tel qu'il
a été construit en 1872. La seule vraie
modification est la transformation du jeu de
l'Octave 4' du clavier de grand-orgue en jeu
de Quinte et la modification de la
progression du Plein-jeu, tout à fait
réparable.
Rien n'a été changé, si ce n'est l'alimentation
en vent qui se fait maintenant par un
moteur électrique, ayant remplacé l'unique
personne qu'il fallait alors pour alimenter la
soufflerie à 1 paire de pompes alternatives
commandée aux pieds.
La qualité exceptionnelle de la partie
sonore, le fait qu'il soit complètement
authentique, tout cela fait qu'il a été classé «
Monument Historique » et relève donc du
patrimoine national.
Histoire (2)